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Avertissement :
La conservation des potimarrons est multifactorielle et les études disponibles sur le sujet ne sont pas encore très nombreuses. Les préconisations suivantes ne s’appuient pas uniquement sur les essais d’AgroBio Périgord, mais aussi sur les résultats d’autres institutions (Station expérimentale Bretagne sud, Station d’expérimentation Rhône-Alpes informations légumes, pôle légume région Nord, Bio Loire Océan, Centre technique interprofessionnel fruits et légumes, Groupe de recherche en Agriculture Biologique), sur des échanges avec des agriculteurs, ainsi que sur le mémoire de fin d’étude de Basile DECROCK.
Local de conservation: indispensable pour la longue conservation
Pour la conservation après janvier, un local dédié à la conservation des potimarrons semble indispensable. Celui-ci doit permettre de maintenir dans l’idéal les températures entre 10 et 14°C et éviter le plus possible leurs variations. Descendre en dessous de 4°C affecterait fortement la capacité de conservation des potimarrons.
Il semble tout aussi essentiel de réguler l’humidité relative entre 60 et 70%. Une humidité relative dépassant, même ponctuellement, 95% pourrait diminuer la capacité de conservation des potimarrons. Un système de déshumidification efficace et surtout adapté à l’agencement de la pièce semble incontournable.
A noter que le conditionnement a aussi son importance. Stocker les potimarrons à plats en plaçant les pédoncules vers le haut permettrait aux fruits de mieux respirer. En respirant, ils évacuent de l’eau et régulerait leur taux de glucose, ce qui permettrait d’accroître leur durée de conservation. Veillez aussi à ce que l’air circule correctement autour de vos potimarrons.
Le sechage avant le stockage: sujet controverse
La pratique du séchage avant stockage semble controversée et les résultats semblent dépendre de la technique de séchage utilisée. Il pourrait avoir un intérêt pour de la conservation jusqu’à décembre pour les maraîcher-ère-s qui n’ont pas de local à température et humidité relative contrôlées. En revanche, après janvier, l’effet du local à température et humidité relative contrôlée semble supérieur à l’effet du séchage. Les années pluvieuses, le séchage sous serre ne semble pas pertinent car l’humidité sous la serre peut être très importante. Les années où le froid s’installe rapidement il faut aussi éviter de pratiquer le séchage sous serre et stocker directement les fruits dans un local adapté.
Le choix de la variete…
Les résultats sur les variétés ne semblent pas unanimement convergents. Il se pourrait que les variétés Amoro, Tractor et Madiba ne conviennent pas pour de la longue conservation. L’hybride Orange Summer semble être un bon compromis entre calibre et conservation. Pour les non-hybrides, les variétés Red-Kuri, Fictor, Solor pourraient être intéressantes pour la longue conservation avec toutefois un petit calibre. Mais attention, sur les non-hybrides, les résultats semblent dépendre de l’origine des semences.
… et le choix du semencier
D’après les essais menés par AgroBio Perigords, le choix du semencier semble important. Par exemple, sur Red-Kuri, les potimarrons issus de semences de chez KCB ou Essembio semblent avoir une moins bonne capacité de conservation que ceux issus de semences de Germinance. De même, les calibres semblent assez variables en fonction des semenciers. Si vous souhaitez tester de nouvelles variétés non-hybrides de potimarrons, il est recommandé d’essayer plusieurs semenciers pour une même variété.
Importance des pratiques culturales
Les stations de recherches citées ci-dessus ont mené ou sont en train de mener des expérimentations visant à mettre en évidence l’effet de la date de semis, de la gestion de l’irrigation, du paillage, du traitement en cours de culture et de la gestion de la fertilisation sur la longue conservation des potimarrons. Il y aurait peut-être une piste intéressante à creuser du côté de la date de semis, mais avant de conclure attendons la fin de leurs recherches et les résultats pluriannuels…
La recolte: un moment crucial
Après le local de stockage, ce qui influence le plus la longue conservation des potimarrons semble être le stade de récolte des fruits. Les stations d’expérimentation citées ci-dessus conduisent actuellement des recherches pour affiner l’identification du stade optimal de la récolte. Ce qui semble à peu près certain c’est qu’attendre que le feuillage et le pédoncule soient complètement secs n’est pas favorable à la longue conservation des potimarrons. Il semblerait qu’il faille récolter les fruits “peu murs”, lorsque le feuillage est encore globalement vert mais que les feuilles commencent à jaunir et que le pédoncule commence juste à devenir liégeux.
Figure 1: Exemple de récolte de potimarrons (2018) - On pourrait se faire la réflexion ici que le pédoncule est probablement trop court pour assurer une conservation optimale
Il se pourrait que les pédoncules longs (5 à 8 cm) et encore vert à la récolte favorisent la longue conservation.
Enfin, les récoltes en conditions humides et les blessures à la récolte ou pendant le transport sont à éviter.