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Groupe de précocité : Très Tardif 2
Statut de sauvegarde: (3) Peu Commun
Etat des stocks à la Maison de la Semence: Correcte
Origine et Histoire
Cette variété a été confiée à la Maison de la Semence par un jeune espagnol nommé Abelardo. Abelardo raconte que dans sa famille, de la province de Murcia, au Sud de Valence (Espagne), cette variété de maïs est cultivée depuis plusieurs générations en biodynamie. Le terroir d’origine se caractérise par des terres maraîchères irriguées grâce à un système de canaux construits par les Maures (lors de la colonisation de l’Espagne au Moyen-Age).
La variété Abelardo est introduite dans le programme en 2002 et fut cultivée et multipliée sur la plateforme de la Maison de la Semence Paysanne pendant deux années avant d’être adoptée par un agriculteur qui la reproduit toujours aujourd’hui. Il raconte : “En 2008,il a été cultivé sur une veine de grave (3 ou 4% d’argile) et a énormément souffert de la sécheresse : seuls quelques pieds possédaient des épis et ces épis étaient très petits. Une sélection a quand même été effectuée afin de ne pas perdre la variété. C’était d’ailleurs un maïs qui arrivait parfois à faire deux pointes, on retrouve ça chez certains maïs portugais ».
Abelardo est une variété qui est bien diffusée et souvent adoptée par les fermes. Il existe très certainement de nombreuses souches aujourd’hui en France. On trouve aussi Abelardo comme l’un des deux composant de la création variétale Abelastone.
Caracteristiques de la variete
Description et particularites
Abelardo est une variété jaune vive avec des épis plutôt trapus et coniques.
Abelardo est un maïs productif et qui compte parmi les populations qui résiste le mieux à la verse. On lui connait des rendements en sec allant jusqu’à 70 qtx/ha dans de bonnes conditions climatiques. Et malgré son origine de maïs cultivé “les pieds dans l’eau”, Abelardo tolère, bien mieux que la moyenne des variétés, les années de déficit hydrique prononcé.
Des tests de mouture ont été réalisés sur Abelardo en 2015. Passé au moulin, il rend une quantité presque équivalente de semoule (mouture > 600 µm) et de farine (mouture de 0 à 600 µm).
Ce phénomène d’épi à deux pointes évoqué par l’agricutleur est appelée fasciation et correspond à une anomalie de développement du méristème (tissu en croissance à l’origine de l’épi). La fasciation chez les plantes touche le plus souvent les tiges mais aussi les racines, fruits ou boutons floraux. Chez le maïs, la fasciation de l’épi a été décryptée génétiquement en 2016 : le développement du méristème est limité par un récepteur (FEA3) qui bloque la division cellulaire en présence d’une protéine inibitrice spécifique (FCP1). La fasciation est provoquée par une mutation génétique qui modifie la forme du récepteur qui devient alors aveugle à la protéine inhibitrice et provoque une multiplication incontrôlée des cellules dans tous les sens, ces cellules deviendront à terme des grains de maïs.